La mauvaise gestion des armes au sein de la PNH alimente le marché illicite, selon l’ONU
Un récent rapport du Groupe d’experts des Nations Unies sur Haïti dresse un bilan alarmant de la gestion des armes et des munitions au sein de la Police Nationale d’Haïti (PNH). Selon les enquêteurs de l’ONU, les stocks de la PNH continuent d’être une source d’approvisionnement pour le marché illicite, mettant en péril la sécurité nationale et la lutte contre les gangs armés.
Les experts soulignent que la faiblesse des systèmes de contrôle interne facilite la circulation illégale des armes. Outre les équipements achetés par la police, les armes et les munitions saisies lors d’opérations de police sont souvent intraçables. Ce manque de transparence et de responsabilité crée un terrain fertile pour les détournements, au profit de groupes armés et d’autres acteurs non autorisés.
Le rapport dénonce également la mauvaise gestion de la distribution des munitions, en particulier lors des opérations sur le terrain. Dans certains cas, des agents corrompus conservent une partie des munitions inutilisées pour les revendre illégalement. Cette pratique a déjà conduit à l’arrestation de plusieurs policiers impliqués dans ces circuits clandestins.
Face à cette situation préoccupante, les experts de l’ONU appellent à un renforcement urgent des capacités de la PNH et des Forces Armées d’Haïti. Des mécanismes rigoureux de gestion, de contrôle et d’audit sont jugés indispensables pour assainir les pratiques et éviter que les ressources de l’Etat ne se retrouvent entre les mains de criminels.
Cette mise en garde de l’ONU relance le débat sur la nécessité de réformer en profondeur l’appareil sécuritaire haïtien, alors que les gangs continuent d’étendre leur emprise sur le territoire national.