L’Alternative Socialiste propose une refonte du pouvoir de transition en Haïti
Dans un contexte de crise institutionnelle persistante, le parti Alternative Socialiste a rendu public ce lundi un document contenant des propositions radicales pour restructurer le Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Ce texte intervient alors que le pouvoir de transition peine à répondre aux attentes de la population et aux défis sécuritaires du pays.
Le document dresse un bilan sans concession de l’action du CPT, comparant la situation actuelle au gouvernement collégial de 1957. Les auteurs pointent du doigt “une succession de soupçons légitimes, de faux espoirs et de promesses non tenues”, avec comme principal fait marquant le scandale de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Le parti estime que le CPT a échoué dans sa mission fondamentale d’assurer la sécurité des citoyens et de maintenir la paix publique.
Face à cette impasse, l’Alternative Socialiste avance des mesures concrètes :
- Épuration du CPT
Le parti exige le retrait immédiat des membres du conseil impliqués dans l’affaire de la BNC, considérant que leur maintien compromet la crédibilité de l’institution. - Restructuration de la gouvernance
La présence des deux membres observateurs est remise en question, jugée comme une concession à des intérêts politiques liés à l’ancien régime plutôt que comme une nécessité institutionnelle. - Création d’un organe de contrôle
La proposition la plus structurante concerne l’établissement d’un Organe de Contrôle de l’Action du Gouvernement (OCAG). Cet organisme indépendant de neuf membres aurait pour mission de superviser l’action gouvernementale selon une feuille de route claire. - Remplacement du Premier ministre
Le parti réclame le départ de l’actuel chef du gouvernement, devenu selon eux “un irritant” pour le fonctionnement des institutions. Le futur gouvernement devra prioriser la mise en place effective du Conseil National de Sécurité (CNS) et de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR).
L’Alternative Socialiste reconnaît le danger d’une nouvelle transition qui obligerait à “tout recommencer”, mais estime que des corrections majeures s’imposent. Le document insiste sur la nécessité de rompre avec “le cycle infernal des pouvoirs oligarco-mafieux” tout en préservant la stabilité institutionnelle.
Le parti se positionne comme force constructive, proposant “un projet politique capable de préserver les intérêts nationaux tout en répondant aux revendications populaires”. Ces propositions s’inscrivent dans une logique de démocratisation et de transparence, tout en tenant compte des réalités politiques haïtiennes.